Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.
19 Mai 2009
A Ovacık köyü, sur la route qui mène de Silifke à Uzunçaburç, un homme, accompagné de son âne, vient de déposer son chargement de céréales au değirmen, le moulin du village.
Ce moulin existe depuis une bonne trentaine d'années et c'est là que les paysans du coin viennent déposer les grains qui vont être transformés en farine avec ou sans son.
Le meunier porte le nom d'Ahmet, son père et son grand-père faisaient déjà le même métier.
La production journalière avoisine les 4 à 5 tonnes et Ahmet, seul maître à bord, travaille tous les jours.
La farine alimente les fırın, les fours à pain des alentours et les yufkacı qui préparent les yufka, ces fines pâtes utilisées pour les börek, mais également des mantı, sorte de raviolis farcis à la viande hachée, et des erişte qui finiront souvent dans une délicieuse soupe.
La poudre blanche afflue dans un nuage de poussière
Les grains de blé dur qui auront été débarrassés du son qui les entourent vont se transformer en bulgur, ingrédient également incontournable de la cuisine turque.
Le blé de moins bonne qualité, récupéré à l'extérieur du bâtiment, est destiné aux animaux.
Durant les dix premières années de son existence, le moulin était alimenté par du fuel, l'électricité n'étant arrivée qu'il y a 20 ans.
Dorénavant, quand je passerai devant les yufkacı ou les fırın de Beyoğlu, j'aurais une petite pensée pour le meunier de Ovacık.