Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.

Du bretzel au simit

Dogubayazit - Un palais de conte de fées !


A l'est de la Turquie, sur la route de la Soie, à environ 35 km de la frontière iranienne et à plus de 2000 m d'altitude, dans un décor aride mais somptueux, se trouve un palais digne des plus beaux contes de fées, celui d'Ishak Paşa.

Ce lieu que l'on voit souvent sur des posters faisait partie de la liste des endroits que je souhaitais voir au plus vite et je n'ai guère été déçue.

Ce palais a été construit par un gouverneur kurde à la fin du XVIIème siècle à la sortie de la ville de Doğubayazit. C'est tout d'abord le paysage qui m'a impressionné, un dépouillement somptueux, des montagnes rocheuses, des couleurs roses, vertes, brunes, beiges et jaunes qui apparaissent çà et là. Et un peu plus loin, sorti de la brume, le sommet du Mont Ararat qui culmine à 5137 m d'altitude.

   
                                                   Paysage environnant

     
                                                           Le Mont Ararat  

La construction du palais a commencé en 1685 par Çolak Abdi Paşa. Il porte toutefois le nom de son fils Ishak Paşa, gouverneur local ottoman, qui a achevé la réalisation de ce lieu digne des plus beaux contes de fées, presque 100 ans après le début des travaux. 

L'architecture de ce bijou est en fait un mélange de plusieurs types  : seldjoukide, ottoman, géorgien, perse et arménien. 

    
                                                         Le palais

L'impressionnant portail délicatement ouvragé s'ouvre devant le visiteur qui pénètre d'abord dans une vaste cour qui servait aux caravanes acheminant les biens destinés au palais. 

                   
                                                                    L'entrée

               

             
                                        Le portail d'entrée et un détail 

Il est impossible d'accéder aux 366 pièces dont 24 étaient destinées au harem qui composent les 7600 m2 de l'ensemble. Certaines portes étaient tapissées de plaques d'or. Celles-ci ont été volées par les Russes en 1917 et trônent à présent au musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg.

 
       
                  
               Une des cours intérieures qui donne sur la mosquée devant laquelle se trouve 
                un petit türbe finement décoré

                                
                
                                                Quelques détails    

                       

La visite est libre et permet de s'attarder, d'admirer chaque coin et recoin, l'architecture particulièrement délicate.

Le palais était équipé de l'eau courante, du chauffage central, d'un système d'évacuation des eaux usées, quel modernisme pour ce lieu perdu en pleine montagne !

           

               
                        Des portes toutes délicatement ouvragées, une plus belle que l'autre
        

               
  L'extraordinaire salle à manger du haremlik, mélange de styles : seldjoukide pour les murs, 
  arménien pour 
les bas-reliefs et géorgien pour les chapiteaux

A l'extérieur du palais, on s'attarde à admirer une mosquée en ruine du début du XVIème siècle, les vestiges d'une forteresse de l'époque ourartéenne (XIIIème - XIVème av. J-C.) 

            
                                     A l'arrière-plan, l'ancienne mosquée et plus haut la forteresse

Les chèvres qui dévalent les pentes autour du palais ont bien voulu poser pour la postérité.


                   


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P
c'est merveilleux <br /> grace à votre blog je me ballade et découvre la turquie profonde
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N
<br /> C'est vraiment la Turquie profonde à Dogubeyazit, on est loin loin d'Istanbul...<br /> <br /> <br />
M
Ce palais perché en haut de sa montagne et perdu au milieu de ce paysage désertique est vraiment unique.
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N
Tout à fait d'accord !
E
tres beau palais, le mont aussi<br /> merci de ce partage
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N
On ne peut qu'apprécier tant le palais que les paysages alentours.
C
magn ifique mais détail technique toutes les photos ne sortent pas BISOUS
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N
Merci pour l'info technique. İl a été résolu depuis heureusement. Bises
C
Visiter un tel endroit doit être enhivrant. Ce qui est impressionnant, c'est le paradoxe entre le paysage désertique, presque lunaire et la beauté délicate et raffinée de ce palais planté au milieu de ce décor. Une sorte de mirage...
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N
Dans ce pays de paradoxes constants, c'en est effectivement un de plus et quel plaisir !
P
Très belles photos! Je trouve le mont Ararat vraiment superbe!<br /> Et puis merci de te lever tôt pour nous faire partager ces photos;-)...
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N
Merci Perrine ; la journée appartient bien aux gens qui se levent tot dit-on !