Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.
14 Octobre 2009
Près de 4 heures de bus sont nécessaires d'Istanbul pour rejoindre la sympathique petite ville de Şarköy située au bord de la Mer de Marmara, à quelques dizaines de kilomètres du détroit des Dardanelles.
Des fouilles ont permis de mettre au jour différents objets remontant à l'ère néolithique et hellénistique.
Şarköy, qui s'appelait autrefois Peristasis, ne possède néanmoins aucun vestige de son lointain passé romain et byzantin, un tremblement de terre ayant ravagé le secteur en 1063.
Une des rares demeures anciennes de la ville
Du fait de sa position géographique, cette ville a été l'objet de convoitise à différentes époques. Elle a notamment intéressé Soliman Paşa en 1356 qui voulait étendre son territoire en direction de Tekirdağ après avoir conquis Gallipoli deux ans auparavant.
De même, à l'automne 1912, durant la guerre des Balkans, Şarköy et les environs ont été au centre de nombreux affrontements.
Quelques anciennes maisons de Şarköy
Cette cité d'environ 16000 âmes vit aujourd'hui de la pêche, de ses ressources agricoles dont la fraise, la cerise... et le raisin destiné à la production viticole, ainsi que du tourisme balnéaire.
Le port de Şarköy
Şarköy est la seule Sous-Préfecture de la région de Tekirdağ à détenir le drapeau bleu pour ses plages, encore désertes lors de mon passage en ce début de mois de juin.
Si, durant la saison estivale, la population, particulièrement les week-ends, est quatre ou cinq fois plus importante, il y règne, le reste du temps, une ambiance nonchalante.
Se promener autour du port pour admirer les embarcations, la plupart de petite taille, est bien agréable.
La coopérative des pêcheurs a fait construire il y a deux ans, un chapelet de petites pièces qui permet à chaque utilisateur de disposer d'un endroit pour y déposer son matériel, se reposer si nécessaire....
... ou réparer tranquillement ses filets à l'abri du soleil.
J'ai été, je dois dire surprise, du nombre de vélos qui circulent là. J'en ai vu d'abord un certain nombre posés devant le café du port où se retrouvent les pêcheurs pour jouer aux cartes ou deviser autour du traditionnel verre à thé.
En me promenant en ville, je me suis rendu compte que la bicyclette constitue un moyen de déplacement très usité à Şarköy.
Il faut dire que même les rues principales sont loin d'être engorgées comme à Istanbul et que circuler à deux roues est ainsi bien plus facile et surtout moins dangereux.
Même au siège de l'association des supporters du club de football de Beşiktaş, ceux-ci viennent à vélo.
La verdure, particulièrement abondante, ajoute du charme à Şarköy. Que ce soit dans les rues commerçantes ou au bord de la mer, arbres et fleurs donnent le ton.
Si, de plus, il y a de la musique, comme c'est le cas aujourd'hui, à l'occasion de l'inauguration d'un restaurant, cela donne envie de rester un peu plus longtemps que je ne l'ai été.
Encore un endroit où je prévois de retourner pour approfondir la visite...