Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.
10 Novembre 2008
La presse turque affiche ce matin en première page le souvenir d'Atatürk dans des termes qui en disent long sur l'attachement que porte le pays à Mustafa Kemal : "depuis 70 ans, tu es dans tous nos coeurs, nous nous souvenons avec respect, tu nous manques beaucoup, nous nous souvenons avec nostalgie,..."
Place de Taksim, ce matin, 8 h 45. La foule se masse autour du dispositif de sécurité qui ceint le monument commémoratif. Les visages sont sérieux, l'émotion est palpable. Un écran géant retransmet en direct la cérémonie qui se tient au mausolée Atatürk à Ankara.
Avant l'heure où la Turquie s'arrête de respirer en hommage au père fondateur de la République, des gerbes sont déposées en quantité impressionnante tout autour de la statue qui représente Atatürk et les héros de la guerre d'Indépendance.
Les minutes passent et un silence inhabituel rend l'atmosphère encore plus émouvante.
9 h 05 : tous les véhicules s'immobilisent, seul le hurlement de la sirène retentit au milieu d'un silence uniforme. L'émotion, qui est à son comble, me gagne aussi.
Tous les représentants des forces armées sont au garde-à-vous, de même que certains civils. Après la minute de silence, l'hymne national est repris en choeur par la foule.
Tout autour de moi, le mouchoir ou le revers de la main sert à essuyer les larmes qui coulent, qui sur les joues d'hommes et de femmes, de policiers et cette ferveur me touche profondément.
sur un morceau de carton, une simple feuille avec le chapeau d'Atatürk sur lequel est inscrit "fondateur de la République moderne"
Je ne sais s'il existe dans un autre pays des commémorations aussi frappantes, mais en aimant un pays autant que je peux aimer la Turquie, je ne peux que partager cette émotion et me sentir proche du peuple qui l'habite.
Ben de saygıyla anıyoyrum...