Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.

Du bretzel au simit

La Turquie se souvient d'Atatürk


La presse turque affiche ce matin en première page le souvenir d'Atatürk dans des termes qui en disent long sur l'attachement que porte le pays à Mustafa Kemal : "depuis 70 ans, tu es dans tous nos coeurs, nous nous souvenons avec respect, tu nous manques beaucoup, nous nous souvenons avec nostalgie,..."

             

Place de Taksim, ce matin, 8 h 45. La foule se masse autour du dispositif de sécurité qui ceint le monument commémoratif. Les visages sont sérieux, l'émotion est palpable. Un écran géant retransmet en direct la cérémonie qui se tient au mausolée Atatürk à Ankara.

   

Avant l'heure où la Turquie s'arrête de respirer en hommage au père fondateur de la République, des gerbes sont déposées en quantité impressionnante tout autour de la statue qui représente Atatürk et les héros de la guerre d'Indépendance.

Les minutes passent et un silence inhabituel rend l'atmosphère encore plus émouvante.

9 h 05 : tous les véhicules s'immobilisent, seul le hurlement de la sirène retentit au milieu d'un silence uniforme. L'émotion, qui  est à son comble, me gagne aussi. 


             

Tous les représentants des forces armées sont au garde-à-vous, de même que certains civils. Après la minute de silence, l'hymne national est repris en choeur par la foule.

             

              

Tout autour de moi, le mouchoir ou le revers de la main sert à essuyer les larmes qui coulent, qui sur les joues d'hommes et de femmes, de policiers et cette ferveur me touche profondément. 

                
 sur un morceau de carton, une simple feuille avec le chapeau d'Atatürk sur lequel est inscrit "fondateur de la République moderne"

Je ne sais s'il existe dans un autre pays des commémorations aussi frappantes, mais en aimant un pays autant que je peux aimer la Turquie, je ne peux que partager cette émotion et me sentir proche du peuple qui l'habite.

Ben de saygıyla anıyoyrum...


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L
Bonjour, <br /> Ca doit être une journée extraordinaire. <br /> La visite du mosolée d'Ataturk ma beaucoup touchée et émue.Je pense que si j'étais parmis vous j'aurais versée aussi une larme. <br /> La ville aussi bruyante qu'Istanbul qui est muette juste cela ca doit créer une ambiance assez surprenante et magique. <br /> Je note dans mon agenda de me rendre aistanbul 1 10 novembre.<br /> Merci de partager cette émotion avec nous.
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N
<br /> Frissons assurés. Si tu viens un 10 novembre, on pourra se rendre ensemble à la cérémonie.<br /> <br /> <br />
C
Celà encourage à penser que La Turquie reste à jamais un pays laïque!
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N
<br /> <br /> Je le pense aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Salut Nat,<br /> Bien qu'étant dans la salle de bain pendant la sirène (oups!), j'ai pu ressentir cette émotion pendant toute la journée dans les différents endroits d'Istanbul. Surtout à Dolmabahçe. <br /> Ca ma rappelé les deux années de colléges que j'ai passé en Turquie, à Beysehir. A cet âge j'ai vécu comme une contrainte toutes ces cérémonies qui n'en finissaient pas. Surtout qu'en France, là où je venais, il n'y avait rien de tous cela. Maintenant que je ne suis plus obligé de me mettre dans les rangs sous la surveillange des profs, je ressens toute l'émotion attachée à la comémoration.<br /> Ma fête préféree a toujours été le 19 mayis qui annonçait la fin de l'année.<br /> Salut.
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N
<br /> Salut Aytekin, c'était en effet un privilège de pouvoir se retrouver à Dolmabahçe même si ce n'était pas dans le palais même en ce jour anniversaire. La fin de l'année se terminait le 19 mai à<br /> l'époque ????<br /> <br /> <br />
M
J'ai déjà été présente un 10 novembre à Istanbul. C'est en effet, très impressionnant de voir que la vie s'arrête qqes minutes pour se souvenir d'un grand homme. Dire qu'en France on siffle la Marseillaise ! Il y a de quoi suffoquer !
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N
<br /> <br /> La différence est énorme...<br /> <br /> <br /> <br />
M
C'est vrai que la participation des écoles aux commémorations du 11 novembre a eu cours bein après 1968 surtout dans les petites localités.<br /> <br /> Mais je parlais de la commémoration à l'intérieur du lycée lui-même qui avait lieu le 10 novembre, vu que le 11 est férié. Celles-ci ont très vite disparu après 1968 sauf peut-être dans des lycées de trés grande tradition. Ce qui explique que Nathalie n'en a pas souvenance.
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N
<br /> Voilà qui explique tout, je m'en serais forcément souvenue si cela avait été le cas.<br /> <br /> <br />
I
Ça duré bien après 1968, 10 ans plus tard, les élèves de mon école primaire (publique) qui venaient (le 11/11 un jour férié) assister à la commémoration de l'armistice au monument aux morts du village gagnaient des points aux compositions. Ma famile étant anti-militariste, je finissais toujours 2eme de la classe !!!<br /> <br /> La classe était mixte mais la cour de récréation était séparée fille-garçon (et gare aux contrevenants !)
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N
<br /> ha ha, merci pour cette information supplémentaire très sympathique. Par contre, c'était un peu du fayotage de faire gagner des points aux élèves qui venaient le 11 novembre...<br /> <br /> <br />
M
Quand je vois ces commémorations "à la turca", cela me fait toujours penser à la commémoration du 11 novembre à l'ecole "de mon enfance" avant 1968!<br /> La veille du 11 novembre à la pause de 10 heures, toutes les classes du lycée (du CP à la terminale) s'alignaient dans la cour en rangs par deux bien droits perpendiculairement au préau, et cela quelque soit le temps! Les profs s'alignaient à droite et à gauche des escaliers de l'entrée d'honneur. Sur les marches prenaient place le principal, l'intendant, le surveillant général et le prof qui devait tenir l'un des discours. Après ce discours c'était le tour du principal qui ne manquait jamais de s'attarder sur certains noms d'anciens élèves "tombés au champ d'honneur", et puis venaientt le dépôt de gerbes devant la plaque avec les noms et la minute de silence où ne perçaient que les bruits de la rue principale attenante. Par contre je ne sais plus si on chantait la Marseillaise à cette occasion.<br /> <br /> <br /> L'an dernier Le Figaro avait publié une photo très marquante: devant la Yeni Çamii, quelques personne figées pendant la minute de silence tandis que tous les pigeons s'envolaient!
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N
<br /> Je n'ai pas de souvenir scolaire quant à l'évocation de l'Armistice... Par contre, il y avait aussi des pigeons qui survolaient la place de Taksim hier durant la minute de silence.<br /> <br /> <br />
C
En turquie j'ai effectivement ressenti cette "dévotion" pour cet homme visionnaire qui a prévu la Turquie moderne
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N
<br /> Oui, il suffit d'observer un peu autour de soi et on le ressent assez facilement.<br /> <br /> <br />
D
Votre regard sur la Turquie et votre expérience d’expatrié m’intéressent.<br /> ><br /> > Actuellement, sur internet et en librairie les expatriés trouvent<br /> > davantage de conseils pratiques que des émotions interculturelles.<br /> > Pour combler ce vide, j'ai pour projet de créer un site internet «<br /> > www.paspourdesprunes.fr » puis une maison d’édition pour mieux comprendre des pays et leurs coutumes grâce au partage d’expériences et de connaissances. <br /> ><br /> > Je voudrais vous envoyer un questionnaire qui prend quelques minutes à remplir. Il ne sera jamais diffusé, ni utilisé à d’autres fins que celle de savoir si mon idée rencontre ou pas l’intérêt d'un nombre d’expatriés suffisant. <br /> ><br /> > Si ce projet vous intéresse et que vous souhaitez en faire<br /> > connaître l’idée n’hésitez surtout pas à faire circuler ce<br /> > questionnaire auprès de votre entourage ou à m’envoyer les<br /> > adresses mails de gens susceptibles d’être intéressés. <br /> ><br /> > Un grand merci pour votre attention.<br /> ><br /> > Julie Deffontaines<br /> > Editrice<br /> ><br /> >
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N
<br /> Envoyez-moi votre questionnaire par le biais de la rubrique "contact" sur mon blog, tout en bas de la première page.<br /> <br /> <br />
N
En lisant ton billet, j'ai été gagnée par une pointe d'émotion...!<br /> On ne peut rester insensible quand on connait un peu le pays et ses habitants.
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N
<br /> Ta réaction ne me surprend pas.<br /> <br /> <br />