Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.
27 Janvier 2009
Au nord de la ville d'Erzurum et à quelques kilomètres à peine de Yusufeli et de la toute proche rivière Çoruh connue mondialement par les amateurs de rafting, une route en lacets part de la Nationale 950 qui relie Erzurum à Artvin.
La rivière Çoruh se fraye un passage entre les montagnes
La végétation est rare, le paysage rude et désertique, mais envoûtant à mes yeux. Au fur et à mesure d'une montée interminable qui semble mener nulle part, une oasis apparaît au détour du chemin indiquant la présence d'un village.
Il faut grimper encore pour atteindre celui perdu d'İşhan qui abrite une merveille insoupçonnée. La magie opère immédiatement !
Un merveilleux monastère géorgien a été érigé là en plein milieu du village. La première construction remonterait au milieu du VIIème siècle. Elle fut détruite par la suite. Des documents manuscrits datés de 951 évoquent la construction de l'édifice actuel au courant de la première moitié du Xème siècle.
Des inscriptions géorgiennes relevées sur place indiquent la mise en service du monastère en 917 et le rajout de l'église en 954-955.
La chapelle attenante du nom de Aziz Meryem Ana (Marie, mère de Dieu) aurait, quant à elle, été construite par Bagrat III, premier roi de Géorgie de la dynastie des Bagratides.
A la fin du XIXème siècle, une partie de l'édifice a servi de mosquée jusqu'à la construction d'une véritable en 1984. Depuis, c'est au regard des touristes que ce bijou offre la vision de son passé sans doute prestigieux.
De splendides motifs ouvragés entourent les fenêtres ; il n'y a rien à dire, juste admirer l'art religieux géorgien dans toute sa splendeur.
En bas, la représentation d'un lion attrapant un serpent
A l'intérieur, une autre vision vous attend ! Telle une construction d'allumettes, le dôme semble reposer par miracle sur ses quatre piliers. Des fresques bleues subsistent encore à l'intérieur du dôme mais elles disparaissent avec le temps.
Le ciel semble transpercer les lieux et accentue ainsi l'émotion qui s'en dégage.
Certains murs abritent encore des traces des superbes fresques qui les recouvraient par le passé.
De même, à l'extérieur, la représentation de la Sainte Cène se laisse deviner aisément.
Il est impossible de rester insensible à la vue enchanteresse de tels monuments dont on ose à peine croire l'existence dans des coins aussi reculés et peu accessibles.