Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.

Du bretzel au simit

Gülşehir et sa merveilleuse église troglodyte

L’aéroport de Nevşehir est situé à une vingtaine de kilomètres de la ville du même nom et la navette qui assure (gratuitement) la liaison pour les voyageurs venus avec la compagnie THY passe par une petite localité toute proche, Gülşehir.

Cette commune paisible possède deux attraits dont Açık Saray, le palais à ciel ouvert, situé à 4 km au sud de la ville. C'est un ensemble monastique qui comporte plusieurs églises rupestres en bon état.

                                                      Une église de Gülşehir en Cappadoce 

L’accès y est libre, par contre j’ai trouvé dommage qu’aucun panneau ni plan ne permette de connaître un tant soit peu les lieux. J’ai sans doute loupé certains endroits mais vu le nombre de chemins qui partaient de ci, de là, sans indication, j’ai assez rapidement renoncé à faire des kilomètres à l’aveuglette avec mon sac à dos.

                                                       Le monastère aux 6 colonnes, Gülşehir

J’ai fait 2 km à pied en direction de Gülşehir pour découvrir une église dont la visite m'a vivement été recommandée par le mari de Tulay, ma meilleure amie turque.

A quelques pas des premiers immeubles, un panneau indique l’entrée du site. L’extérieur ne laisse nullement présager de la merveille qu’on découvre à l’intérieur. Karşı Kilise, l'église Saint-Jean, érigée sur deux niveaux en 1212, ne possède aucune fenêtre visible de l'extérieur. Le niveau inférieur est assez dépouillé. Il comprend une seule nef, une réserve destinée au stockage du vin (!) et quelques sépultures.

Karşı Kilise, l'église Saint-Jean, Gülşehir/Cappadoce

Seules quelques formes géométriques simples sont représentées. Elles laissent à supposer que l’origine de la construction pourrait être antérieure au XIIIème siècle et remonter à la période iconoclaste (VIIIème – IXème siècle) où les représentations divines ou de personnes étaient interdites de peur que l’on puisse adorer des « images ».

Un escalier métallique remplace à présent celui qui devait relier les deux niveaux par le passé. En levant les yeux, le plafond et les murs permettent d'avoir un premier aperçu des fresques admirables qui les recouvrent.

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Des médaillons à l'effigie de différents saints, des épisodes de la Bible tels que l’Annonciation ou la Trahison de Judas, sont représentés là depuis des siècles. 

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                                  Ce visage pourrait être celui d'Ezechiel

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Le baptême de Jésus-Christ par Saint-Jean-Baptiste, sous l'oeil de deux anges, la mise au tombeau, la descente de la Croix et la résurrection du Christ sont parmi les oeuvres les plus troublantes.

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Sur la partie gauche de cette scène, un ange montre à deux femmes que le tombeau où a été enterré le Christ est vide, à droite ce dernier fait ressusciter Adam.

Les peintures sont d’une pureté rare, les couleurs éclatantes, les nombreux détails sont saisissants de vérité.

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La scène du paradis à gauche où le Christ tire à lui certains hommes sous l'oeil d'Isaac, d'Abraham et Jacob (tous trois à la barbe blanche) et de l'enfer à droite représenté par un dragon en train d'avaler un homme

Retenez bien l’image de la Sainte-Cène car sous peu, je vous proposerai de la comparer à une autre qui se trouve dans une église de Göreme et qui présente une différence majeure.

Les disciples sont autour du Christ pour le dernier repas qui n’est pas composé de pain et de vin comme on se le représente en principe, mais… de poisson.

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                         Judas, droite, la paume de la main visiblement ensanglantée 
 

La scène représentant le baiser de Judas qui conduira à l'arrestation du Christ et à son jugement est particulièrement impressionnante.

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Cette église a fait l’objet d’une restauration décidée par la Direction Générale de Protection des Sites Naturels et Culturels et qui a duré d’octobre 1995 à octobre 1996. Le résultat est pour le moins réussi. 

                  Cappadoce 118 copy-copie-1
                 
Moi qui ne fréquentais les églises en France que par obligation à l'occasion de baptêmes, de mariages ou de décès, je n'ai jamais autant vu de lieux de culte divers et variés qu'en Turquie.

Je les admire, à l'instar de celle de Gülşehir, comme des oeuvres d'art à part entière qui permettent de mieux connaître les différentes religions qui ont contribué à la richesse et la diversité de ce pays.

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G
Bonjour,<br /> Merci pour ces belles photos.<br /> L'icône ne présente pas le visage de Moïse : je lis péniblement ΗΕΖΕΚΗΛ il s'agit donc très vraissemblablement d'Ezechiel
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N
<br /> <br /> Merci pour votre judicieuse remarque, je vais rectifier la légende.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Bonjour,<br /> Je rentre de Cappadoce où j'ai pu visiter cette merveilleuse église. Toutes mes photos des fresques sont ratées (panne de batterie). J'admire les vôtres. Pourrais-je vous les acheter pour illustrer<br /> mon album, qui restera à usage familial...<br /> Vos commentaires sont également intéressants. Avez-vous noté que dans la scène de la Cène (!), Judas, assis en face du Christ n'a pas d'auréole, et a les mains pleines de sang après- sans doute-<br /> les avoir trempées dans le calice dont le Christ a dit "Buvez, ceci est mon sang". Cela devait parler aux ouailles!<br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Je n'ai pas évoqué dans mon texte le fait que Judas n'a pas d'auréole car cela faisait l'objet d'une question figurant dans mon article sur l'église Karanlık de Göreme<br /> http://www.dubretzelausimit.com/article-23302618.html. Quant aux mains pleines de sang, je n'en ai pas souvenir, je vais revoir les photos de plus près, merci pour ces remarques.<br /> <br /> <br /> Concernant l'acquisition des photos, je vais vous adresser un mail.<br /> <br /> <br /> <br />
J
La première photo me rapplle une scène d'un des "Indianna Jones", tu sais quand il trouve le temple où se trouve le Saint Graal.<br /> La deuxième photo, il ne vaut mieux pas être là quand l'érosion des colonnes seront finies.<br /> J'aurais vraiment malheureux de ne pas pouvoir regarder des images.<br /> Il aurait dû le faire en escalier en bois.<br /> Incroyable il n'avait pas besoin de tapisserie pour les murs.<br /> Tout cela est magnifique.
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N
<br /> Tes commentaires me font toujours sourire voire rire de bon coeur. Ils sont "imagés" au possible, merci monsieur le peintre.<br /> <br /> <br />
N
enfin un acces .... il etait temps ... je commençais à m'inquieter... je suis contente de revenir et de voir autant de merveilles ...de visages rayonnants et de paysages envoutants !
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N
<br /> <br /> Cela faisait un moment en effet que je n'avais pas de nouvelles de ta part. Une place t'est bien évidemment toujours réservée.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Sensationnel! Je ne trouve pas d'autre mot.<br /> <br /> Merci Tülay pour les précisions sur les fresques, car j'ai été très surprise de leur très bon état.
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N
<br /> Tu rajoutes l'endroit sur ta longue liste ???<br /> <br /> <br />
T
Nathalie, je voudrais compléter ton article sur l'église de Gülşehir, si je peux me permettre...Cette église abandonnée a servi dans le temps de refuge pour les bergers du coin. Ils y ont allumé du feu pour se réchauffer et la suie dégagée par ce feu a couvert les fresques. Plus tard, quand cette église a été découverte et restaurée, la suie avait conservé intactes les fresques. C'est surprenant de découvrir un telle merveille a cet endroit, surtout que l'entrée ne présage pas dutout de ce qui nous attend a l'intérieur.
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N
<br /> Bien évidemment que tu peux te permettre ! Cette facette est très intéressante pour compléter l'explication quant à l'état des fresques. Sais-tu quand cette église servait de refuge<br /> aux bergers ? J'ai souvenir en effet d'avoir vu des traces de suie sur certains coins de mur. Merci pour ces précisions.<br /> <br /> <br />
F
Voilà bien un endroit magnifique.<br /> C'est toujours émouvant d'imaginer les culte qui s'y déroulait et la ferveur des hommes qui ont creusé et peint tout ces merveilles.
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N
<br /> L'endroit est magnifique et on peut l'apprécier tranquillement vu le peu de monde qui s'y bouscule.<br /> <br /> <br />
R
Ou j'ai loupé un épisode, ou j'ai encore mal compris, mais il me semblait avoir lu que tu étais partie en vacances en Cappadoce et qu'il faudrait attendre ton retour pour continuer à te lire.<br /> quoiqu'il en soit, je viens de découvrir, grâce aux photos de cet article, un site extraordinaire, de toute beauté et d'une valeur historique de premier plan. Je n'en avais jamais entendu parlé ! Je n'en avais jamais vu aucune photo !<br /> Je vais m'empresser de naviguer sur le Net afin d'avoir plus de renseignements encore ...<br /> <br /> Puis-je me permettre de te dire que tu as tort de ne considérer les églises (françaises, notamment) que sous l'aspect baptême, mariage, décès, etc. Car tu te prives, à mon sens à tout le moins, de l'essentiel : l'aspect architectural, l'aspect décoration intérieure (souvent de petits chefs-d'oeuvre méconnus au plus profond d'un village bourguignon fier d'une vieille chapelle romane !) et l'aspect humain : le travail des artisans ou compagnons médiévaux qui ont réalisé de pures merveilles dans d'effroyables conditions, le plus souvent ...<br /> <br /> Agnostiques pourtant, nous ne nous en privons ni lassons pas quand nous sillonnons la France pendant nos vacances.
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N
<br /> Cher Dede, tu as loupé deux épisodes.. Le premier, c'est effectivement ma petite escapade de quelques jours en Cappadoce, la seconde étant une lecture semble-t-il imparfaite de ce que j'ai écrit<br /> concernant les églises françaises notamment. Je disais n'avoir fréquenté celles-ci que par obligation plus que par choix, à l'inverse de tous ces lieux que je visite avec plaisir et curiosité ici.<br /> Je suis tout à fait consciente de la richesse architecture des cathédrales, de certaines abbayes (nombreuses en Alsace d'ailleurs) qu'on ne serait plus capable de reproduire aujourd'hui malgré<br /> les nouvelles technologies. Je n'y trouvais pas le même intérêt sans doute, mon éloignement de la religion depuis fort longtemps y étant sans doute pour quelque chose. Même si j'ai<br /> gardé des souvenirs inoubliables de certains lieux tels que le Mont Saint-Michel si je ne devais qu'en citer un seul, je trouvais la plupart tristes et froids, souvent même sinistres. En<br /> Turquie, je cherche à découvrir toujours plus toutes les religions à travers les vestiges laissés au fil des siècles. C'est la complexité qui m'interpelle, la beauté des sites et surtout sa<br /> diversité.<br /> <br /> <br />
C
C'est une pure Merveille MERCI
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N
<br /> Entièrement de ton avis.<br /> <br /> <br />