Faire connaître la Turquie et ses habitants avec les yeux d'une alsacienne qui y vit depuis 20 ans.

Du bretzel au simit

Le mevlevihane de Gelibolu

En revenant de Gökçeada, une halte s'impose pour découvrir l'ancien couvent de derviches tourneurs à Gelibolu.

Cette ville située à l'entrée du Détroit des Dardanelles est plus connue pour sa situation stratégique lors des conflits qui ont rempli les pages d'histoire du pays et pour ses restaurants de poissons que pour ce lieu mystique.

Pourtant, c'est le plus grand lieu d'exhibition de sema de Turquie, les fameuses danses des derviches en communion avec Dieu.

 
                                           La façade visible à l'arrivée

                

Il a été construit il y a 400 ans environ mais la date exacte est inconnue. Ce dont on est sûr, c'est qu'elle est antérieure à 1621. Il fût l'objet d'une reconstruction partielle en 1840, sous le règne du Sultan Abdülmecit.

La signature de ce dernier est d'ailleurs inscrite sur une porte de pierre extérieure qui date de la même année. En 1900, une autre partie a été restaurée durant la période de règne du sultan Abdülhamit.

 

Ce lieu était longtemps situé en zone militaire. Une caserne et des postes de sentinelle sont d'ailleurs visibles tout autour, ce qui donne un sentiment étrange au cadre.

Durant la Première Guerre Mondiale, le dernier saint, Burhaneddin Dede, ainsi que 7 derviches ont intégré le Régiment mevlevi du 4ème corps d'armée ; ils sont restés durant 3 ans à Damas en Syrie.

Le mevlevihane a servi accessoirement d'arsenal et a été également à un moment sous le contrôle de la force ennemie.

                
                        Des stèles funéraires d'anciens derviches y sont exposées

  
                                 Ce sont des poupées de cire qu'on voit ici

A partir de 1949, on y sert des repas aux pauvres avec les recettes d'une taxe appelée Tımar prélevée sur les recettes fiscales.

Cet endroit a ainsi connu un passé assez tumultueux alors qu'il est sensé être un lieu de rencontre, d'échanges, de recueillement et de prière.

 

La dernière restauration du mevlevihane de Gelibolu a commencé en 1994 après le rachat par l'administration générale des vakıf (fondations pieuses).

 

L'inauguration officielle date du 17 septembre 2005, et c'est à présent un bâtiment somptueux que l'on peut découvrir, soit à l'occasion d'une simple visite que lors d'une démonstration de sema.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Quel magnifique bâtiment !<br /> La facade d'entrée est magnifique avec ces 2 escaliers qui tournent
Répondre
N
<br /> J'ai vraiment trouvé ce bâtiment magnifique.<br /> <br /> <br />
J
Si un jour je retourne en Turquie j'aimerais vraiment y assister.<br /> Merci Nat pour le chemin que tu nous fais parcourir.
Répondre
N
<br /> Oui, cela mérite d'être vu, j'espère pour toi que tu auras l'occasion d'en voir.<br /> <br /> <br />
C
merci pour tes incitations à la découverte de la TURQUIE
Répondre
N
<br /> C'est un des buts importants de celui-ci.<br /> <br /> <br />
C
Je n'ai jamais vu celà, ça doit être quelquechose!
Répondre
N
<br /> C'est en effet assez impressionnant de par la taille par rapport aux autres tekke que j'ai déjà vu.<br /> <br /> <br />
M
mes doigts ont fourché : il fallait lire d'entendre un hommage....
Répondre
N
<br /> J'avais compris.<br /> <br /> <br />
M
J'aime beaucoup le rite du sema. Cette communion spirituelle que les derviches arrivent à atteindre me fascinera toujours.<br /> A Istanbul, il y a des cérémonies 1 ou 2 fois par semaine auxquelles on peut assister. <br /> J'y ai déjà assisté un jour de commémoration du décès de Mustafa Kemal Attatürk et il y a qqe chose de troublant (même sur les photos de ton billet) de voir le portrait de MKA, et d'entre un hommage à cet homme, alors même qu'il avait interdit cet ordre religieux.<br /> Encore une fois, Chapeau bas, MM. les turcs pour cette tolérance
Répondre
N
<br /> Oui, j'aime également ce rite. Dommage que les cérémonies auxquelles on peut assister facilement soient un peu trop "touristiques". Je me penche sur la question pour avoir accès à<br /> d'autres plus personnels... A suivre ! C'est vrai que les paradoxes sont permanents, ici aussi comme tu le soulignes... ainsi que la tolérance.<br /> <br /> <br />
C
Encore une coïncidence, hier, je me suis remise à peindre... j'ai fait deux tableaux avec des derviches tourneurs....<br /> Bonne journée à toi !
Répondre
N
<br /> <br /> Décidément..... (pour info, je dessinais et peignais aussi pas mal il y a quelques années...) jette dans ce cas un oeil sur un billet très ancien que tu n'as sans doute pas encore vu<br /> http://dubretzelausimit.over-blog.com/article-14681981.html<br /> <br /> <br /> <br />
D
Le tekke de derviches tourneurs à Gelibolu bien plus beau que celui de Konya !
Répondre
N
<br /> Concernant les deux endroits, je pense qu'on ne peut pas les comparer, historiquement je préfère celui de Konya, celui de Gelibolu fait presque encore un peu "trop neuf". Il faudra y retourner<br /> lorsque le temps aura laissé sa patine. Merci pour ce premier commentaire "direct".<br /> <br /> <br />