24 Octobre 2009
J'ai rencontré Ramazan bey en août dernier, aiguisant un couteau sur un support revêtu d'huile d'olive. Il tenait un stand au Festival des mains d'Or sur la place de Taksim à Istanbul, rencontre annuelle qui permet de découvrir l'artisanat turc dans de nombreux domaines.
En pleine séance d'aiguisage
L'art de la coutellerie est encore bien présent en Turquie, notamment du côté de Karamanmaraş, dans le sud-est du pays.
Le marteau et l'enclume font partie de la panoplie du coutelier
De même, j'ai vu, à plusieurs reprises déjà, des rémouleurs arpenter les rues d'Istanbul, menant leur charrette sur laquelle trône la petite meule qui permet d'aiguiser ciseaux et couteaux.
Ramazan a appris le métier de coutelier à la sortie de l'école primaire, il y a une quarantaine d'années.
Ramazan bey
L'acier et le bois pour le manche (parfois même du plastique) sont les deux matières premières nécessaires pour réaliser un couteau. Ces matériaux sont tous des produits purement turcs.
Certains couteaux portent même le nom de leur créateur
Le mûrier, l'oranger mais également le châtaignier ou le noyer vont fournir les bois les plus couramment utilisés.
Certains couteaux, de très belle qualité, peuvent disposer d'un manche en corne de mouton ou en bois de cerf.
L'acier est travaillé au contact du feu
Comme toutes les pratiques artisanales, doigté, minutie et patience sont nécessaires pour obtenir le meilleur résultat.
Les outils nécessaires pour la pratique de la coutellerie ne sont pas très nombreux. Malgré le peu d'espace et de temps, Ramazan bey montre quelques facettes de son métier.
Percement de la lame où viendra se loger ensuite la vis d'assemblage
Pour approfondir le sujet et décortiquer la réalisation d'un couteau, il ne me reste plus qu'à faire un tour dans l'atelier de Ramazan bey le jour où j'irai à Kahramanmaraş...
En attendant, un de ses couteaux me sert tous les jours et j'en suis plus que satisfaite.
Couteaux, canifs ou autres accessoires tranchants, il y a l'embarras du choix