21 Janvier 2010
Dans cette ville d'Urfa qui comprend plus de 500 000 habitants, la répartition par origine est particulièrement équilibrée, environ 30 % de turcs, 35 % de kurdes et 35 % d'arabes.
Et ce jour-là de mai 2009, en errant dans les minuscules ruelles de la vieille ville côté est, une porte s'ouvre...
Je salue au passage l'homme qui sort de la demeure, le dialogue s'engage. Il appelle son épouse et lui suggère de m'offrir un thé ou un café.
Difficile de résister à une telle proposition, me voilà accueillie dans une famille kurde.
Plusieurs enfants, certains de la maison, d'autres venus là pour jouer entre amis, m'entourent sur le canapé. Je fais la connaissance du dernier-né, arrivé au monde 6 jours plus tôt.
Il dort du sommeil du juste, avec un sourire au coin des lèvres, dans les bras de sa cousine, rêveuse. Quelques pièces d'or ont été épinglées, l'une sur son bavoir, l'autre sur le tissu savamment enroulé autour de sa tête.
Une longue discussion s'entame avec les femmes de la maison, entrecoupée par les activités très diverses de chacune. La jeune maman donne le sein, une autre va faire sa prière, la troisième s'occupe du café, alors que certaines des toutes jeunes filles me présentent leurs devoirs d'anglais, m'interrogent sur les enfants de mon pays natal ou tentent, certaines avec succès, de répéter quelques mots en français.
Les femmes de la maison ne souhaitent pas être photographiées, par contre, elles me sollicitent pour que chaque enfant passe devant l'objectif.
Hedoş, la plus coquine
Ismail, du haut de ses deux ans
C'est tout simplement dans la cour de la maison, devant la fenêtre que les sourires des petits et grands vont être immortalisés.
Fatma, 11 ans
Hatice, 14 ans, très à l'aise pour répéter des mots en français
Ces visages d'enfants, très différents, sont tous empreints d'une beauté particulière.
Une seconde Hatice, aux yeux malicieux
Ayşe, 11 ans
L'une de ses fillettes va se retrouver à ma place quelques instants, car moi aussi, pour une fois, je souhaite me retrouver à leurs côtés... Hedoş se fait plus timide, elle dont il fallait vérifier sans arrêt quelle bêtise elle mijotait avec le petit İsmail.
J'ai finalement passé derrière cette porte ouverte devant moi, près de deux heures en excellente compagnie, au milieu de ces femmes et de ces enfants. Une petite tranche de vie, de bonheur simple mais qui reste toujours gravé au fond de la mémoire...