13 Avril 2009
La communauté arménienne fêtait Pâques hier, tout comme les catholiques et protestants.
Après un rapide tour à l'église catholique latine Saint-Antoine de Padoue sur İstiklal Caddesi, noire de monde, et à l'église arménienne grégorienne Üç Orhan située dans la rue du marché aux poissons de Galatasaray, c'est à l'église arménienne catholique Surp Asdvazaziz de Beyoğlu que j'ai décidé de suivre la messe pascale.
Celle-ci n'est absolument pas visible de la rue. Elle se trouve en fait dans le complexe de la fondation arménienne catholique et du patriarchat situés à quelques dizaines de mètres à peine d'İstiklal Caddesi, dans l'avenue Sakızağacı qui débute à l'angle de la mosquée Ağa.
Cette église, ainsi que le complexe qui l'entoure, abritant entre autres les services du patriarchat, ont été construits en 1876 sur ordre de trois soeurs philantropes appartenant à la famille istanbouliote Mısırlıyan. Une trentaine d'années auparavant, on trouvait là une fabrique de chaussures et un imprimeur, puis, par la suite, le studio de tournage "Dingo’nun Ahırı".
Un des bâtiments du complexe a été transformé en 2007 en club de nuit "The Hall" avec restaurant, bar, disc-jockey... reconversion pour le moins originale.
L'église Surp Asdvazaziz, qui tient lieu de cathédrale, n'est ouverte au public que quatre fois l'an : à Noël, à Pâques, pour les communions et pour la fête de l'hôpital Surp Agop.
La communauté arménienne catholique d'Istanbul se compose d'environ 2000 personnes alors que la communauté arménienne grégorienne de la ville en compte à peu près 60 000.
La messe de Pâques était menée par Boghos Levon Zekiyan, chef du département de langue arménienne et de littérature à l'Université de Venise.
Monseigneur Ovhannes J. Çolakyan, Archevêque arménien catholique d'Istanbul, assistait à la cérémonie. Son âge avancé (il fêtait hier ses 90 ans) et son état de santé ne lui permettaient toutefois pas de la diriger.
Monseigneur Ohannes J. Çolakyan, Archevêque arménien catholique d'Istanbul
La célébration s'est faite en arménien et était rehaussée par des chants de toute beauté interprétés par la chorale d'une qualité particulièrement élevée.
Mustafa Sarigül, le Maire de l'Arrondissement de Şişli, a fait livrer une gerbe de fleurs pour l'occasion et a honoré de sa présence cette messe pascale pendant un moment.
L'encensoir a été utilisé durant quasiment la totalité des 90 minutes de la célébration, tour à tour par un des célébrants ou par un servant de messe.
J'ai trouvé là, comme dans tous les cultes ou messes au sein des différentes communautés religieuses en Turquie, une ferveur que je ne me souviens pas avoir vue en France.
J'ai trouvé cette cérémonie finalement très belle, solennelle mais pas à outrance. Pour clôturer celle-ci, Boghos Levon Zekiyan, né en Turquie et maîtrisant six langues, s'est adressé en turc à l'assemblée en évoquant, entre autres, le récent tremblement de terre en Italie. Il a également transmis un message d'espoir et de paix en ce dimanche de Pâques.