28 Février 2009
J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer Büyükada, la plus grande de l'archipel des îles des Princes situé au large d'Istanbul.
Heybeliada, la seconde plus grande de ces îles, avec ses 2,7 km de long et 1,2 km de large figure également au palmarès de mes destinations préférées. Bien plus calme que sa voisine Büyükada, elle n'en possède pas moins de charme pour autant. Sur ce coin de terre qui s'appelait autrefois Demonisos puis Halki, les chevaux, qu'ils soient en liberté ou attelés, y sont rois.
Les chevaux sont partout, dans les rues, en forêt, au détour d'un chemin
Que l'on arrive par "vapur" ou par "deniz otobüsü", on voit immédiatement sur la gauche la grande école militaire navale le long de l'embarcadère. Mais les pins et la végétation qui habillent l'île, de même que les maisons de bois sorties tout droit du début du siècle dernier donnent une idée des lieux.
Comme sur les autres îles de l'archipel, seules les voitures de l'administration ont le droit de circuler. C'est donc à pied, à bicyclette ou en calèche que se font les déplacements.
Au fond à droite, "Değirmen burnu", autrement dit "le nez du moulin"
Premières vues de Heybeliada en arrivant
Plusieurs lieux de culte se trouvent sur l'île peuplée de nombreux grecs au siècle dernier. On ne peut ignorer, grâce à sa couleur éclatante, Aya Nikola rum ortodoks kilisesi (église grecque orthodoxe Saint-Nicolas) située en plein centre du village. Construite au XIXème siècle à la place d'une autre église, elle-même érigée sur des ruines datant de l'empire byzantin, elle abrite, entre autres, des icônes de Saint-Nicolas et de Saint-Georges.
L'église grecque orthodoxe Aya Nikola aux façades rose profond
Tout en haut de la dernière colline située au bout de l'île, "Hristos (Makarios) Monastery", un monastère qui semble désaffecté. Pas une trace de vie, seul le bruissement des pins...
Près de "Aya Yorgi Monastery", le Monastère Saint-Georges, situé à présent dans l'enceinte de la zone militaire occupée par l'école navale, une statue religieuse se distingue au milieu de la verdure.
Heybeliada a la particularité de posséder, près de Çam Lımanı (le port de sapins) deux sanatoriums, un réservé aux hommes, l'autre aux femmes. Ceux-ci, créés dans les années 20, après la création de la République turque, ont permis à de nombreux malades atteints de la tuberculose de venir se soigner, jusqu'à la fermeture des établissements décidée en 2005.
Un des sanatoriums qui surplombe Çam Limanı
Le lieudit "Değirmen Burnu", le fameux nez du moulin, situé dans une baie particulièrement agréable, abrite un des lieux de pique-nique les plus importants de l'île. Une plage y est également aménagée, de même qu'une piscine très fréquentée les week-ends.
Hormis quelques rares pensions, Heybeliada abrite un hôtel de charme "Halki Palace", construit entre 1852 et 1862, à la demande de Elen, une des plus importantes écoles de commerce du XIXème siècle. Cet hôtel permettait ainsi aux parents des 250 étudiants venus de Marseille, d'Alexandrie, des Balkans et des quatre coins de la Turquie d'être hébergés lors des visites faites à leurs enfants.
Cet hôtel a connu des moments pénibles : à la fin des années 40 quand le tenancier de l'époque l'a laissé dans un état pitoyable* et le 21 septembre 1991 lorsque le feu a totalement ravagé l'établissement, alors qu'il était loué à une holding chargée de sa gestion. Il a ensuite été reconstruit à l'identique.
C'est aujourd'hui un endroit où il doit être très agréable de séjourner, dans un cadre enchanteresque.
Le salon du Halki Palace
Il me reste encore bien d'autres coins de l'île dont je prévois d'approfondir la visite, afin de vous donner l'envie de la découvrir...
En tout cas, Heybeliada est un havre de paix où il fait bon se reposer à l'heure de la sieste !
Sur le pas d'une porte, une sieste bien méritée