30 Août 2008
Vous connaissez l'attachement que je porte à l'artisanat sous quelque forme que ce soit. Mon amie Figen m'a appelé il y a quelques jours pour me dire d'aller absolument faire un tour sur la place de Taksim où avait lieu durant 10 jours le festival des arts manuels traditionnels, celui des mains d'or !
Cette exposition organisée par la Ville d'Istanbul, le Ministère de la Culture et le comité Istanbul 2010 regroupait environ 80 exposants venus de toute la Turquie présenter leur savoir-faire et s'est achevée hier soir. Mais durant le mois du Ramadan, qui commence ce lundi 1er septembre, une bonne partie sera encore présente.
Ce n'est pas une fois que je suis allée, mais trois fois, tellement il y avait de stands intéressants et d'arts très divers.
Je ne peux ici tous les présenter, mais dans les semaines à venir, je consacrerai quelques articles à certains artisans qui ont particulièrement retenu mon attention, comme par exemple celui-ci qui pratique le "kazaz" en réalisant des objets faits de fils d'argent ou d'or.
J'ai retrouvé avec grand plaisir à cette exposition Ahmet dont l'atelier se trouve dans le merveilleux jardin de Küçük Aya Sofya camii à Istanbul. J'ai de toute façon prévu un article dans "Aujourd'hui la Turquie" pour mieux faire découvrir cet art qu'il manie avec beaucoup de talent, l'incrustation de nacre.
J'aurais aimé passer plus de temps à observer ce travail de bois incrusté de toute beauté.
J'irai aussi sur la rive asiatique d'Istanbul voir l'atelier de Musa, virtuose du violon traditionnel turc dont le son donne des frissons.
Juste à côté, un fabricant de "sipsi", de "ney" et de "çoban kavalı", différentes flûtes dont la dernière est la "flûte du berger" et sur laquelle je reviendrai également.
J'ai servi de traductrice à cet autre artisan de Kastamonu qui fait de l'impression sur étoffes pour réaliser des nappes de coton typiques de cette région de Mer Noire.
Certains ont sans doute déjà entendu parler du "karaköz", le guignol turc. Là encore, il y aura plein de choses à raconter.
A Batman, tout près de la merveilleuse Hasankeyf que j'aime tant, deux frères sont devenus des artistes en maniant la terre et la boue pour en faire de superbes poupées aux costumes traditionnels. J'ai passé du temps avec eux pour savoir comment ils en sont arrivés là et je vous ferai découvrir leur parcours hors du commun.
J'ai découvert aussi l'"ebru" avec cet artisan originaire de Gaziantep mais qui habite sur la rive asiatique d'Istanbul. Des pinceaux à base de crin de cheval, une préparation mystérieuse à base de plantes pour absorber la peinture, un art dont nous reparlerons ensemble.
Le festival des "mains d'or" a tenu ses promesses et je suis bien heureuse de voir à quel point les pouvoirs publics désirent présenter toutes ses richesses au grand public.