2 Août 2008
Vous connaîtrez bientôt la plupart les coins et recoins de cette île grâce à nos balades quotidiennes depuis quelques jours.
Il y a un endroit que je ne vous ai pas encore fait découvrir, c'est mon village préféré, Dereköy à 15 km à l'ouest de Gôkçeada. Une fois de plus, cette visite se fera en deux parties.
C'était autrefois le plus grand avec ses 1950 maisons. Aujourd'hui, il est presque devenu un village-fantôme, il y reste à peine 25 personnes en hiver... des grecs d'un âge certain, les irréductibles.
La rue principale amène au seul café du village, lieu de rendez-vous stratégique. En descendant de la voiture, un chant brise le silence... Il vient de l'église voisine.
Pourtant, nous sommes jeudi et non pas dimanche ! En fait, on célèbre en ce 24 juillet la mort de la mère de la Vierge Marie, voilà pourquoi... Heureusement que la tenancière du café était au courant...
Tous les habitants doivent être présents... Le poêle aussi, comme dans toutes les églises alentours. Quelques hommes à la voix grave chantent, ce sont eux qu'on entendait.
La célébration est émouvante, le panier qui contient le pain à partager est prêt, les gens ont l'air de ne faire qu'un, d'être soudés jusqu'à leur dernier soupir. Leur foi les réunit. Autant les églises sont souvent désertes en France et manquent d'âme(s) dans tous les sens du terme, autant en Turquie, ici ou ailleurs, au gré de mes visites, je retrouve cette ferveur, cette union...
Mais comme l'office est bien long, je pars redécouvrir les ruelles et les maisons abandonnées à travers des chemins de pierre pentus où la végétation reprend parfois ses droits.
Je me souviens que le plus important des lavoirs de l'île se trouve juste à côté de l'église. Il est vraiment imposant de par sa taille et confirme bien à quel point le village était grand.
La visite de Dereköy se poursuivra à travers le prochain billet.