28 Juillet 2008
L’île de Gökçeada - Imroz - est la plus grande des îles turques. 290 km2, 29,5 kms d’Est en Ouest et 13 km du Nord au Sud, voici les mensurations de la belle. Située sur la Mer Egée à la sortie du détroit des Dardanelles, elle possède une histoire particulière.
Son nom grec vient du dieu grec de la fertilité, Imbrasos. Le dieu de la mer Poseidon et son épouse Amphritrite, qui ne voulait pas vivre sur le mont Olympe, ont souhaité résider avec leurs chevaux ailés dans un palais sur cette île. .
Les premières traces d’habitation remontent à 2000 ans avant JC…
Vue d'un jardin situé dans une maison de Zeytinlik
Après être tombée aux mains de l’empire romain en 193, Gökçeada sera incorporée en 1456 à l’empire ottoman par le sultan Mehmet II le Conquérant avant de faire partie du royaume de Grèce durant 11 ans. Lors de la signature du traité de paix de Lausanne le 24 juillet 1923, Imroz et sa voisine Tenedos - Bozcaada – reviennent à la Turquie.
Barrage de Zeytinlik
La plupart des habitants grecs ont commencé à fuir lors des évènements de Chypre en 1974. La population orthodoxe qui était de 5487 en 1960 est passée à 492 en 1980.
Dans tous les anciens villages grecs de l’île, l’émotion est forte quant aux traces de vie palpables dans les habitations abandonnées et que vous découvrirez dans les prochains billets.
Un tracteur descend du village grec de Zeytinlik
Vue d'une terrasse de Kaleköy
Le chef-lieu est Gökçeada - Panaghia - plus communément appelé merkez (le centre) comprend environ 7000 habitants. Pour relier tous les points de l’île, il faut absolument passer par là.
Cinq villages sont peuplés essentiellement de la communauté grecque restante et cinq autres construits de toutes pièces entre 1973 et 1984 par l’Etat turc composent le puzzle de cet étonnant endroit.
Le village de Yeni Bademlı
L’eau est particulièrement abondante ici. On y trouve des jardins composés de tous les fruits et légumes possibles. Autant ses collines sont semi-désertiques, autant elle regorge par endroits de richesses quant à sa végétation.
La production d’huile d’olive est de qualité, de même que les différents miels de pin et de thym. On y trouve aussi du vin fabriqué souvent par l’habitant ; des éponges, de l’artisanat local composé de broderie et de vannerie, quelques produits maisons tels que confitures et marmelades, sont également appréciés par les touristes.
De même, la population animale y est plus que représentée. J’ai rarement vu autant de moutons et de chèvres, soit en troupeaux, soit solitaires, se promener tant dans qu'en-dehors des villages. Les chevaux, ânes et mules, ainsi que les volailles et les oies ne sont pas en reste non plus.
Les bruits ambiants sont les chants des cigales et le crissement du vent dans les arbres. Quant aux odeurs, c’est un mélange de lavande et de thym permanent. Tout cela rappelle les caractéristiques des paysages méditerranéens si agréables.