24 Août 2021
Le 24 août 2003 est déjà bien loin ! C’était il y a 18 ans, jour pour jour, que démarrait ma seconde vie… J’ai atteint aujourd’hui l’âge de la majorité après une enfance et une adolescence en Turquie que je ne regrette nullement, bien au contraire.
Entre les premiers jours passés en Cappadoce où j’ai obtenu mon premier ikamet - permis de séjour -, avec le thé offert en prime par le policier, cela fait déjà 10 ans passés que mon pays d’adoption m’a aussi offert une seconde nationalité, dont je suis heureuse et fière et que je revendique haut et fort.
Vol matinal de montgolfières au-dessus de la vallée de l'Amour en Cappadoce
D’Istanbul à Izmir - où j’habite à présent et depuis presque un an déjà -, de Hasankeyf à Dara en passant par Anıtlı, Midyat, Ain Wardo, Savur, Dereiçi et Mardin, d’Aşağı Aydere Köyü à Kars et Ani, de Şanlıurfa à Gaziantep et Karkamış en passant par Diyarbakır, Halfeti, Savaşan et Gümüşkaya, de la vallée du Munzur à Kemaliye, Apçağa Köyü et Sırakonak Köyü, de Giresun à Samsun sans oublier Ordu, d’Amasra à Sinop, Hamsilos et Boyabat, de Zonguldak à Devrek, d’Uçhisar à Hacıbektaş et Derinkuyu, d’Antioche à Tarsus en incluant Payas, Fırnız et Adana, de Tokat à Sivas et Divriği, d’Amasya à Hattuşa et Ankara, du Nemrut Dağı à Malatya, de Konya à Beyşehir, Budak Köyü et Sagalassos, de Xanthos au Létôon, de Dalyan à Datça et Mesudiye, d’Ayvalık à Bergama, Incirlik, Yeni Şakran, Aigai et Foça, de Tire à Bayındır sans oublier Birgi et Bademli, de Teos et Sığacık à Urla, d’Ephèse à Aphrodisias en passant par Claros et Selçuk, d’Edirne à Kıyıköy, de Tirilye à Bursa et Cumalıkızık, de l’île de Marmara à celle de Gökçeada et cette autre de Bozcaada, tous ces lieux - et bien d’autres encore - évoquent pour moi un éventail de fragrances, de souvenirs extraordinaires, d’instants magiques et émouvants, gravés à tout jamais dans ma mémoire.
Ain Wardo (Gülgöze), un village du Tur Abdin près de Midyat
Mausolée de Rumi, musée Mevlâna à Konya
Ma Turquie est une mosaïque de couleurs : les constructions en pierres au ton de miel du Tur Abdin, le turquoise de l’Euphrate, les différentes nuances de vert de Mer Noire et de certaines régions montagneuses du pays, le jaune des tournesols de Thrace, les teintes pastel de Cappadoce, le rouge flamboyant des poivrons d’Antep, le basalte de Diyarbakır, les bleus changeants de la Méditerranée, de la mer Egée et de la Mer Noire, les dégradés de tons des paysages entre Yusufeli et Kars...
Couleurs bleues et vertes de Kıyıköy, au bord de la mer Noire en Thrace
Ma Turquie est une mosaïque de délicieuses saveurs où se mêlent épices, savoir-faire et traditions.
Ma Turquie est une mosaïque de “bonjour” en différentes langues : “günaydın” bien entendu, mais aussi “shalom”, “parev”, “schlomo”, “rojbaş” et “kalimera”.
Anciennes maisons grecques de Tire, région égéenne
Ma Turquie est un livre d’histoire d’une richesse impressionnante, où chaque civilisation a laissé des marques indélébiles.
Ma Turquie est un puzzle aux innombrables pièces sur lesquelles figurent des prénoms, symboles de rencontres d’une heure, d’un jour ou entretenues depuis de nombreuses années.
Fırnız, à 50 km de Kahramanmaraş, un coin de Turquie très particulier
Quel bonheur pour moi de compter 18 années dans ma seconde patrie, là où je suis née une seconde fois ! J’ai bien fait de m’écouter à l’époque ! Ne mutlu Türküm diyene!*
* "Heureux celui qui dit je suis turc"