1 Novembre 2017
Article publié sur lepetitjournal.com d'Istanbul le 1er novembre 2017
Le musée des arts turcs et islamiques d'Istanbul situé sur la célèbre place de l'hippodrome à Sultanahmet présente depuis le 5 octobre et jusqu'au 20 novembre prochain une exposition temporaire de 36 tapis de la collection privée Arkas.
Confectionnés entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, ces tapis de soie proviennent des ateliers du quartier de Kumkapı à Istanbul. Ils ont été réalisés par des noms réputés en la matière, à savoir Tosunyan, Agop Kapucuyan, Zareh Penyamin et Garabed Apelyan.
Inspiré par les trois autres maîtres précités, Tosunyan est connu comme innovant et le plus productif de tous les maîtres-tapissiers de Kumkapı après Zareh Penyamin. Il utilise fréquemment des figures d'animaux mythologiques - reptiles, lions ailés, dragons... - pour illustrer ses créations.
Outre ses productions réalisées à Istanbul, il fabrique également des tapis sur l'île de Corfou. Ses ateliers ferment leurs portes à la suite de la crise des années 30 et de la Seconde Guerre Mondiale.
Garabed Apelyan, né à Kayseri, est un des plus importants maîtres de Kumkapı. Après s'être installé à Izmir, il vient à Istanbul et ouvre son atelier à Gedikpaşa.
Pour la confection de ses tapis, Apelyan utilise une palette très colorée et des motifs d'oiseaux et de fleurs. L’usage de figures d'oiseaux stylisés sur les bordures des tapis constitue une autre de ses spécificités.
Agop Kapucunyan, venu également de Kayseri à Istanbul, y installe ses ateliers. Surnommé "Le gros Agop" et considéré comme le plus vieux maître de Kumkapı, il produit deux sortes de tapis.
Le premier est similaire à un groupe de tapis appelés "salting carpets" exposés au musée Victoria et Albert de Londres. Comme les originaux, le tissage est en soie sur lesquels des noeuds en laine représentent des animaux et des petits médaillons.
Le second style de Kapucunyan est identique à celui des tapis persans du XVIème siècle dont il s'inspire. Le maître travaille essentiellement sur commande venant de l'étranger. Emigré à la fin de la Premiere Guerre Mondiale à Corfou puis à Paris, il continue de produire et de réparer des tapis jusqu'à sa mort en 1946.
Zareh Penyamin commence sa vie professionnelle comme designer des tapis de Hereke avant de devenir maître en la matière. Ramené à Istanbul sur ordre du sultan Abdülhamit II, il dirige les ateliers du palais jusqu'en 1922. A la même époque, il ouvre un atelier à Kumkapı et produit des tapis dont les exemples viennent de ceux fabriqués pour le sultan. C'est le premier à utiliser la méthode de brochage de soie avec de l'or et de l'argent.
Avis aux amateurs de tapis, ne ratez pas cette exposition exceptionnelle !
Accès gratuit à l'exposition temporaire.