Nathalie Ritzmann, une seconde vie en Turquie

8 Octobre 2024

Article publié le 3 octobre 2024 sur le blog du site "Made in ailleurs" de Patrice Sabater

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24 août 2003, date de ma seconde naissance. En effet, je m'envolais ce jour-là de mon Alsace natale où je vivais depuis près de 40 ans, destination la Turquie, le pays où j'avais décidé d'ouvrir le second chapitre de ma vie.

Si j'avais eu l'occasion de découvrir en 1998 lors de vacances en famille un petit bout de la région méditerranéenne, de la Cappadoce et de Konya… ville chère à mon coeur, c’est lors d’un séjour à Istanbul en avril 2002 - où il a plu 5 jours sur 7 - que je suis tombée amoureuse de cette mégalopole qui ne ressemble à aucune autre, à cheval sur l’Europe et l’Asie…

C’est en regardant l’émission “Des racines et des ailes” diffusée en octobre 2001 consacrée à Istanbul et avec comme “fil rouge” Kenizé Mourad - qui est depuis devenue une amie - entre les 4 reportages consacrés à cette ville hors du commun que j’ai eu envie de la découvrir.

Une énergie inégalée - sans doute due à la présence du Bosphore, de la Mer de Marmara et de la Mer Noire, que d'eau ! -, des lieux chargés d'histoire, de Byzance à la République d'Atatürk, en passant par Constantinople et l'empire ottoman…

À Istanbul se trouve aussi une mosaïque de nombreuses communautés, outre musulmane sunnite (majoritaire) et alévie, mais aussi juive, arménienne, syriaque, chaldéenne, latine, qui chacune, a apporté une pierre à l'édifice… İl va de soi que ceux et celles qui la peuplent ont contribué à m'y sentir bien, à la maison. La mixité et les paradoxes perpétuels d'Istanbul m'ont charmée et j'y ai finalement vécu 17 années avant de décider de la quitter avant de la détester… tant les dernières années auront été fatigantes pour moi, dans cette cohue permanente et avec l'impression qu'elle perdait tous les jours un peu de son âme…

Autoportrait à Sainte-Sophie Istanbul (2012)

Depuis 4 ans, j'habite à Izmir, l'ancienne Smyrne, 3ème plus grande ville du pays… avec seulement 4,5 millions d'habitants et où il fait bon vivre.

Après avoir travaillé à Istanbul dans différents secteurs - l'enseignement, la gestion, la communication - me voilà professeur de français à l'Institut français à Izmir, profession dans laquelle on a voulu m'orienter adolescente, une voie qui, à l'époque, ne m'attirait guère.

Parallèlement, je continue aussi mes activités journalistiques et photographiques débutées fin 2007 à İstanbul, cherchant un moyen de remercier ce pays qui m'a ouvert les bras et offert également la nationalité depuis plus de 13 ans. Découvrir et faire découvrir "ma Turquie” sous ses différentes facettes.

À Hasankeyf, au bord du Tigre, il y a bien longtemps... avant que le village ne soit englouti par le barrage...

“Du bretzel au simit”, en référence à mes origines alsaciennes et ce petit en-cas turc au sésame apprécié par tous (à Izmir, il porte le nom de gevrek, attention aux incidents diplomatiques) est le nom du blog que j'ai créé, puis du groupe FB et d'un de mes comptes Instagram.

J'ai aussi été durant de nombreuses années correspondante, entre autres, pour le Petit Journal d'Istanbul (et vais l'être à nouveau) et la revue française Le Monde de la Bible, participé à plusieurs expositions photographiques à Istanbul, Plovdiv (Bulgarie), Paimpol, Athis-Mons,…

21 ans d'une vie dense et riche en découvertes, rencontres - dont avec moi-même -, une belle tranche de vie en Turquie…

Déjeuner avec Ara Güler, le grand maître de la photo, "l'oeil d'Istanbul" (2011)

Parmi ces rencontres qui ont changé ma façon de voir la vie, il m’est impossible de ne pas citer les soufis mevlevis et Rifai, l’icône de la photographie Ara Güler - mon maître - mais aussi des prisonniers, des réfugiés syriens et irakiens, des sans-abris. Des personnes issues de milieux comme vous le voyez divers mais qui ont tous une place dans mon cœur, tout comme de nombreux autres, dont j’ai fait la connaissance aux 4 coins du pays et dont la liste est bien trop longue pour tous les citer ici… Je vous propose de faire connaissance avec certaines d’entre elles… dans le second volet de cet article qui m’est consacré. (à paraître début novembre 2024)

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